Rencontre avec Stéphane LANOUX

Stéphane Lanoux est un photographe humaniste vivant à Paris.

Sa sensibilité s’est développée avec ses voyages, rencontres et échanges avec diverses populations et ethnies, parfois défavorisées ou oppressées, notamment en Asie, Moyen Orient, États Unis et Afrique du Sud. Sa photographie, essentiellement de rue, est nourrie de ces échanges et constitue un témoignage de la vie souvent ignorée de ces personnes.

Ses projets ont commencé à être exposés au Salon de la Photo de Dubaï en 2014 et par la suite il a été régulièrement mis en avant par des galeries d’art, magazines photo et organismes dans divers pays.

Suivez-le sur son site internet : www.stephanelanoux.com

Ou sur ses réseaux sociaux : facebook.com/slanoux instagram.com/slanoux

Je vous propose une série sur Burning Man

Burning Man connaît un engouement croissant, proportionnel à sa démesure artistique, mais aussi et surtout en raison des expériences libératrices qu’il apporte. Chaque année, plus de 70000 participants du monde entier se réunissent pour une semaine dans une ville éphémère en plein milieu d’un désert inhospitalier dans l’état du Nevada.

Plus qu’un effet de mode, ce festival qui a fêté ses 30 ans, offre une échappatoire à notre société moderne, une sorte de parenthèse enchantée, souvent libératoire. A la différence des anciens rassemblements à caractère hippie, Burning Man ne remet pas en cause les valeurs de notre société, mais permet aux “burners“ (1) une déconnexion totale et l’expérience de la liberté au travers du dépaysement par le lieu lui-même, de l’art participatif et de ses 10 principes fondateurs (2).

Ce phénomène de libération est amplifié par notre société actuelle hyper active et connectée qui laisse peu de place au développement personnel. Burning Man légitime une coupure et le recul nécessaire, qui commence par la déconnexion liée à l’environnement désertique, aux tempêtes de sable et des conditions de vie minimalistes. L’art participatif omniprésent, ainsi que la musique, contribuent également à cette libération.

La recherche de la spiritualité, le don, mais aussi la notion de jeu et de l’interaction omniprésente sont des éléments clé, répondant à des besoins fondamentaux que notre société actuelle semble occulter. Chaque année, des éléments récurrents tels que le temple, invitent à la méditation, à l’écriture et au partage pour tous ceux ayant perdu un proche ou voulant laisser partir une partie d’eux même lors de la cérémonie libératrice qui consiste à bruler les principales installations à la fin du festival. Aussi, l’art moderne, participatif et omniprésent, produit un dialogue et symbiose naturelle tout comme le cérémonial du feu des derniers jours, qui se traduit par des manifestations mystiques, dignes des cérémonies païennes de la Grèce antique; le feu, l’air et la terre réunis étant les catalyseurs du recueillement, de la méditation, des prières et parfois de la transe.

L’intensité et la diversité des expériences de Burning Man donnent l’opportunité à chacun de chercher et souvent de vivre une libération individuelle, ou en communauté, avec toutefois la conscience de son côté éphémère. Néanmoins, pour de nombreux participants, cela constitue un passage nécessaire pour en prendre conscience et ainsi de pouvoir commencer ou poursuivre leur propre développement personnel. Une véritable expérience libératrice.


(1) terme désignant les participants du festival (2) inclusion radicale, pratique du don, dé-commercialisation, autosuffisance radicale, expression personnelle et créativité, expression de soi radicale, effort en commun, responsabilité civique, politique visant à ne pas laisser de trace, participation, culture du moment présent

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